Avec sa grande barbe blanche et son habit rouge, on pourrait presque confondre, de loin, le Saint Nicolas avec le Père Noël. Mais n’oublions pas que Saint Nicolas est un évêque, reconnaissable à sa mitre (haut couvre-chef liturgique), à sa crosse et à sa grande cape. La couleur rouge est parfois remplacée par le violet, en fonction des pays et des traditions.
Saint Nicolas est en effet célébré dans une bonne partie de l’Europe : pays germaniques, pays de l’Est, Europe du Nord… Et, en France, dans le Nord-Est, tout particulièrement en Lorraine et en Alsace. C’est à Saint-Nicolas-du-Port, près de Nancy, qu’a été rapporté une relique du véritable Saint Nicolas, au Xème siècle, d’où serait parti le culte dans toute l’Europe. Les communes de Saint-Nicolas-du-Port et de Nancy ont d’ailleurs déposé la marque « Saint Nicolas » pour éviter toute utilisation mercantile abusive en France : une démarche quelque peu cavalière qui a notamment fait polémique en Alsace…
Oranges et pains d’épices
En effet, Saint Nicolas n’appartient à personne, sinon aux enfants qui l’attendent tous les 6 décembre. Dans les deux régions, il passe souvent en visite dans les écoles à cette date ou à domicile. Il offre aux enfants des fruits – souvent des oranges ou des clémentines - , des pains d’épices, des friandises… Traditionnellement, il est accompagné d’un âne, ainsi que de son redoutable acolyte le Père Fouettard (Hans Trapp en alsacien). Ce dernier, sale et vêtu de noir, menace d’emporter les enfants qui n’ont pas été sages dans son grand sac, ou de leur donner des coups de fouets. Une invention germanique plutôt répressive, qui n’est plus guère pratiquée et qui détournait le sens de la Saint-Nicolas, la fête des écoliers !
Manalas et schnackalas
Saint Nicolas, le vrai, l’évêque de Myre au IVe siècle après Jésus-Christ, n’était en effet qu’amour et compassion. Il a été adopté comme saint patron par de nombreux corps de métiers et villes. En Alsace, sa fête comporte une tradition savoureuse : on mange des mannalas, petits pains en forme de bonshommes, et des schnackalas, « petits escargots » dont la forme rappelle celle de la crosse, accompagnés de chocolat chaud, au cours d’une chaleureuse soirée en famille.
Saint Nicolas a servi de modèle au Père Noël, sa variante moderne et laïque. Les deux personnages co-existent cependant fort bien dans les régions où l’on fête Saint Nicolas : des traditions agréables pour l’Avent, on n’en a jamais assez !